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Qu’est ce qu’il ressemble à son père, s’exclame la mère.
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Tu as raison, dis donc. Incroyable comme il lui ressemble,
c’est exactement le même, rajoute la mère de la mère.
La jeune maman sourit. Plus
encore, c’est son visage qui s’ouvre comme une noix de coco tant son sourire se
fend lui-même d’un sourire.
Ca doit lui faire sacrément
plaisir que je ressemble à son mari. Elle prend cela pour un compliment
génétique, fière qu’elle est de son terreau photocopieur.
In utero versus out utero, je
suis le plus beau.
J’ai entendu dire que qui se
ressemble s’assemble. Il semble donc que je sois promis à n’être que la pièce
faite main d’un puzzle sexuel. Je ne suis pourtant qu’un Rubik’s Cube organique
dont les faces sont reconstitués par un arc-en-ciel clandestin n’ayant aucun
lien de parenté avec mes père et mère.
Évidemment, si j’étais conscient
de tout cela, ça m’arrangerait. Si je savais déjà que je devrais attendre la
crise du gris pour contrecarrer les plans d’une vie qu’on a tellement
tristement rendu ordinaire.
Mais voilà, quand on a quatre
ans, on ne sait pas ces choses là, on se doit de les ignorer.
Si seulement je savais parler la
vérité.
Si seulement ils arrêtaient de ne
pas m’écouter.
Pleurer.
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